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atchoum vous veut du bien... (in the soft madness of my mind ...)
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25 juillet 2006

VIEILLES CHARRUES Episode 3 Samedi

Franchement contente de mon vendredi, je me suis réveillée plus motivée que jamais pour ce samedi. Je me gare pas loin de la gare (répétitions pas volontaires, et pas forcément joyeuses), au 53. Les gens ont l’air heureux, quelques signes de fatigue apparaissent parfois par un étirement qui traîne ou une large ouverture labiale. Direction le site. Et là, une pulsion. Je me décide d’aller à l’entrée presse. C’est con, mais imaginons qu’en fait un badge m’y attend… on peut rêver, après tout j’avais fait une demande d’accréditation avec Vévé. Je bluffe une première fois pour passer le vigile de l’entrée, il est cool, il veut juste que je lui donne mon chapeau… J’explique ma situation (improvisation totale) avec beaucoup de conviction. Un mec charmant m’écoute et me demande des précisions, que je donne le plus naturellement possible. Au bout de 10 minutes il me dit « je reviens, je vais voir ». En attendant, je discute avec un mec qui attend lui un pass VIP comme il a participé, et gagné (le papier l’approuve) dans Ty Coz. Ça fait 1h 30 qu’il attend et désespère de voir un concert. Il est sympa comme tout. En regardant les gens qui entrent alors qu’ils n’étaient sur aucune liste mais qu’ils sont les petits cousins de copains etc. on se dit que nous aussi on est prêt à prendre l’accent canadien si ça peut nous faire rentrer. Vingt minutes après, le mec charmant revient et le devient encore plus quand il me dit : « on va t’en faire un ». Je suis trop contente de l’avoir eu !  Je file donc dans le site, avec mon pass, dans l’envers du décor. Le jeune gars me souhaite un bon festival, moi du courage et de la chance.

carte

Mister Samedi est donc élu totalement objectivement c’est le monsieur accréditation !

Avec mon chapeau et ma robe orange on me repère assez facilement, et d’assez loin. Je ne peux pas compter le nombre de fois où l’on m’a dit « ton chapeau était dans le journal… ». Je suis si contente que je dois me balader avec un sourire relativement niais, mais je m’en fous. Je rejoins l’espace presse, et découvre un univers dans lequel je rêve d’évoluer. D’un côté il y a le coin « chez mémé » pour les conférences de presse ; de l’autre, un chapiteau nommé « espace travail » où il y a des téléphones, des prises ternet, des micros… A l’entrée, sur la droite, le programme du jour avec les autorisations de photos pendant les concerts et les heures des conf’ (oui, j’me la pête maintenant… non, mais vous comprenez, et c’est plus rapide à écrire, sauf quand on explique pourquoi on a raccourci…), je prends des notes ; à gauche c’est une revue de presse des VC. J’ouvre grand les yeux et en profite au maximum. Je suis une éponge : je regarde partout, je suis dans un rêve. Je n’ai pas prévu de crayon, je file à l’espace partenaire à côté, et les gentils de Groupama (un peu de pub, parce qu’ils le valent bien), m’en filent deux : un orange pour la robe et un rose pour le chapeau.  Je peux sortir mon appareil photo sans crainte, et en toute légitimité.

Les Cow-boys Fringants sont sur scène, de la poussière s’élève de derrière les barrières : j’y vais. L’ambiance est démente. Les premiers concerts de la journée sont généralement difficiles, mais quand on subit les hivers québécois, rien n’est impossible visiblement ! C’est un torrent d’énergie et de chaleur du Canada qui déboule dans le champ de Carhaix. Ils nous parlent de chouchen, demande une ovation pour Hervé Roger (un pote breton à eux). Le soleil tape, mais tout le monde danse ou bat les mains sans faire attention à lui, c’est l’effet Cow-boys.

cow1cow2

Les Besh O Drom ne font pas de la musique de chambre, mais une sorte de bossa rafraîchissante qui permet de récupérer après les danses de caribou. Je file derrière, je n’ai pas encore tout découvert. L’organisation est immense, il y a un nombre incroyable de bénévoles plus de 5 000 en tout !). C’est le luxe de ce côté, sans doute aussi parce qu’il y a moins de monde, et pas le même monde…

Jamel Debbouzec. J’ai toujours dit que pour les VC, une invitation pareille c’est Bingo ! ou Fiasco ! Mais on ne peut qu’encourager un festival qui existe, et marche, depuis 15 ans à prendre des risques même casse gueule. Je ne sais pas s’il leur a fallut du courage, du culot, de l’inconscience ou beaucoup d’alcool pour se dire « et si on invitait Jamel ? », mais pour l’assumer une fois la chose officielle il leur a fallut beaucoup de mérite. Pour Jamel, qu’est ce qui a bien pu le pousser à accepter une chose comme celle-ci ? Mais est-ce vraiment une prise de risque pour lui ? Oui, mais moins grande que pour les organisateurs tout de même. S’il foire, on dira toujours que ce n’était pas la place d’un comique, les circonstances atténuantes se presseront à sa porte, et seront légitimes d’ailleurs. S’il réussit à conquérir Carhaix par contre, ce sera un exploit, et la preuve que rien ne lui résiste. Plus que son passage de la scène d’impro à la télé, de la télé au ciné, celui de venir à un festival de rock est un défi encore plus grand. Mais Jamel est là, devant nous, et dans dix minutes il sera grand.
Les programmateurs ont du être très soulagés : le défi a été relevé et haut la main. Si le public a eu du mal à se mettre d’accord sur la posture à garder (assis-debout), malgré les indications de Jamel, il a été bien présent. Toutes ses remarques sur la Bretagne ont fait mouche. Qu’il s’agisse dès le départ des départementales, de la bière ou plus tard des cités « chaudes » (Lambé et Recouvrance… Meuh), le public est très attentif. Et si ça ne rit pas forcément autant que dans une salle, ça réagit au quart de tour ! Sur le livre d’or Jamel a laissé : « je suis venu, j’ai vu, et j’ai kiffé les Vieilles Charrues ! Erwan Guennec ». Nous aussi.

jamel

Je croise en back stage Monsieur Burel et Monsieur Pensec, deux membres des Lebowski. Je discute avec eux, ils sont contents de leur concert. Dégoûtés de la phrase aussi méchante que gratuite du Ouest France sur le groupe. Ils s’apprêtent à faire une interview pour France Bleu avec qui ils s’entendent bien, ça va faire mal… Ils ont croisé Yann Tiersen la veille, Arno me montre le médiator que Tiersen lui a donné : impressionnant quand même ce bout de plastique ! Les rumeurs sur les Jeunes Charrues leur sont pour le moment plutôt favorables, comme pour les Joséphine et Ko. Je repars avec un dessous de verre collector des Lebowski en prime.

Vint l’heure de la conf de presse de Cali. Elle a déjà commencé quand j’arrive. Il a l’air heureux. On dirait un gamin le jour de son anniversaire : il n’a pas encore eu son cadeau, mais il sait que c’est un jour spécial. Et Cali ne s’en cache pas. Il qualifie la Bretagne de « rock », se voit rappeler une soirée qui a dégénéré au Vauban et son boxer mauve retrouvé entre le 3ème et le 4ème étage qui l’attend, se fait offrir un carton de vin de chez lui. Il nous parle des slams, sans évoquer une potentialité pour le soir même. On le sent à l’aise. Mais c’est normal ! il retrouve des amis. Le concert sera énorme. Il ne fait que les chansons qui pulsent, le public lui en est reconnaissant : la poussière refait surface en les yeux piquent à cause d’elle et de l’émotion pour certains. La tentative de slam pendant le rappel « elle m’a dit » échoue à cause des vigiles. Qu’a cela ne tienne (j’aime bien la phonétique de cette expression), il traverse la foule par l’issue de secours pour atteindre la régie centrale. Il rejoindra la scène sur le ventre, porté par amour. On ne sait comment il trouve la force de finir la chanson… avant de s’écrouler. Jamel, assis dans un coin de la scène est aussi impressionné et vient lui essuyer le front en pleine chanson. Cette fois, Cali ne se demandera pas où vont les canards quand il fait trop froid, mais « Pourquoi en Bretagne [il] n’habite pas ? ». On se posait la même question. Je n’ai plus de voix, et je bosse dans un standard téléphonique : mais pour tout ça, Merci. Ce sera pour moi LE concert des VC 2006. Et si, comme il l’a dit « Miossec peut être fier de son pays », Perpignan peut être fier de son Cali.

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Je passe ma journée à aller de la scène aux conf, je veux en profiter à fond. C’est le troisième jour, ça commence un peu à tirer. De joie, je descends de la butte des Tags en sautant. Clac fait le genou. Je ne savais pas où était mes ligaments croisés, ça y est, je les ai repéré. Mais maintenant que j’ai le pass presse, plus rien ne peut m’empêcher de continuer.

tag

Madness clôt ma journée magique. J’adore ce groupe. Tout le monde danse, de la scène au plus profond du champ. Il fait très chaud, les gens picolent moins que toutes les fois où je suis venue, mais l’ambiance reste la même. Des gens de tout âge, de tout milieu et de tout look aussi dansent sur Madness alors qu’une bonne partie du public n’était sans doute pas encore née pour l’explosion du groupe. Je rentre avec Charlotte, la voiture est au 53.

Phrase du jour : "le fantasme des musulmans c'est le saucisson, ça a l'air trop bon, mais c'est mortel!" Jamel

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Commentaires
C
C'est la classe tout ça ! ;-)<br /> Vraiment chouette cette année encore une fois
atchoum vous veut du bien... (in the soft madness of my mind ...)
  • la folie douce est indispensable pour sourire tous les matins en se levant...J'me présente: Bretonne de 20+1 piges qui trouve que, quand même, la vie est belle ! Vous voici donc dans mon univers, BIENVENUE!
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