VIEILLES CHARRUES Episode 4 Dimanche

Retour sur le site avec So cette fois : elle a pris une place pour profiter un peu plus de l’ambiance (elle est venue voir Johnny avec sa maman jeudi soir). Pour profiter de l’anniversaire de mon grand frère et ne pas être trop fatiguée, je fais la grasse mat’ et j’mange avec les jeunes et moins jeunes, départ de Scaër vers 13h30. Le temps que So saute dans la voiture, et hop, en moins d’une heure on est à Carhaix, peu de temps après on est dans le parking presse (ben oui, c’est quand même plus pratique). Arrivée sur le site, je file voir les heures des conf, et rejoins les autres.

Da Silva débarque en même temps que moi, je ne trouve pas les autres, So est en route, mais il y a du monde, je l’attends. Le concert commence, c’est dur en début de journée, et le dimanche en plus… les gens sont fatigués, mais présents. Il propose une chanson qui pourrait figurer sur le prochain album si le public lui donne son aval. L’astérisque « Carhaix » devrait être présente. Le public se chauffe et démarre. So me rejoint, mais reste loin : un photographe du Festival prend mon chapeau en photo, elle se rapproche ensuite, on rejoint l’avant de la scène. L’ambiance est bonne, les gens se dérouillent, le dimanche démarre bien. Da Silva a assuré, chapeau !

Olivia Ruiz entre en scène. Elle a un style bien à elle, et cette singularité a complètement sa place ici. Le public est un peu discret au départ. Elle le cherche, elle le trouve. Je ne suis pas une folle de cette nana, mais il faut reconnaître que ce petit bout de femme tient cette scène d’une main ferme. Après son concert a lieu sa conf de presse. Alors là, par contre, je ne sais pas où me mettre : soit ce sont les questions qui manquent d’originalité, soit elle ne sait pas quoi dire. Chaque interview me semble une redite de celle que j’ai déjà entendu. Elle nous dit qu’elle est fan de Piaf et Juliette, etc… j’ai l’impression qu’elle tourne en rond. Passons : ce qu’on demande à un artiste n’est pas de savoir « parler », mais d’être bon chanteur, ou bon acteur.

Juju, le vieux de cette année. Julien Clerc est l’idole du dimanche, le rituel du Festival. Et il fera chavirer ses fans, et même replonger les anciennes désintoxiquées. D’autres resteront de marbre face à lui, utilisant même le second degré pour participer tout de même au concert. La Californie par Loïg et Grégoire restera dans MA mémoire.

Bumcello nous attend de l’autre côté du champ. J’y vais, un peu anxieuse : ces deux hurluberlus je ne les connais que par –M-, que donnent-ils sans lui ? Un gimmick répète « Carhaix, je vous aiiiiiime », le rythme est lancé, il ne s’arrêtera plus. J’entre dans la danse, et ne veux plus que ça s’arrête. Une sorte d’aspiration, une transe. L’un est grand, long et déguisé, l’autre est petit, en noir et se veut discret. Les deux assurent, une communion indispensable à un spectacle improvisé à chaque date. « Un pari risqué pour les programmateurs » reconnaîtront-ils eux mêmes à la conf, mais un pari gagné. Leur conf est la plus intéressante que j’ai vu. Ces mecs sont incroyables. Ils nous expliquent que l’improvisation est non pas un jeu, mais une règle instinctive entre eux. Elle est la base de leur duo. Ils sortent des noms, et encore des noms d’artistes de tous les pays du monde qu’ils aiment, des talents cachés pour nous, pas pour longtemps ils espèrent, nous aussi, ils nous ont mis l’eau à la bouche. A quand une carte blanche pour que les Bumcello invitent des gens « extraordinaires et magiques » ? Ce serait aussi légitime que mérité.

Tracy Chapman a investi la scène Glenmor, ce sont des retrouvailles. Comme si elle n’était jamais partie : les automatismes avec le public sont là, évidents comme une conversation interrompue reprise cinq minutes plus tard. Carhaix chante, Tracy enchante. Comme toujours, et tant mieux.

Conf de Dionysos. Première impression : ils sont plus vieux que je les voyais. Peut être parce que je me sens proche des textes, je les pensais écrits par des gens de 25 piges, non, rajoutez-moi 10 ans. Ils sont à l’aise. Les questions sont pertinentes, les réponses encore plus. Une très bonne conf là aussi, avec des interventions des différents membres du groupe présent. Une question de Matthias lui-même concernant la fille du groupe : « elle s’est perdue au bar ou quoi ? ». J’avais hâte de les voir sur scène, maintenant que je leur ai parlé j’en ai encore plus !

Le temps de croiser quelques personnes et hop : les résultats des Jeunes Charrues arrivent dans quelques minutes. Arno me présente Guish (sic). Beaucoup de monde est serré à l’entrée de la petite tente de l’«espace jeunes charrues ». Je m’installe à quelques mètres de là avec deux journalistes ( ?) qui ont autant de moi de mal à comprendre le principe de l’autoportrait photographique machin… après renseignements pris par un des deux gars, c’est juste un photomaton pour les festivals. Les premiers remerciements arrivent, puis présentation des membres du jury etc. Les résultats tombent : les Lebowski ne seront pas sur la scène l’an prochain pour ouvrir le festival. Déception. Je croise Loïg qui est écoeuré : il me dit que c’est du pipo, que pour lui les meilleurs étaient FMR.exe et que Lugo ne méritait pas le titre. Je ne m’étendrais pas dessus parce que de toute façon c’est trop tard, et je ne suis pas objective : moi j’aime les Lebowski. Je rencontre une future journaliste, on discute, très sympa, elle m’encourage et me parle de ses expériences.

Avec So on décide de manger une crêpe. Ho ouais, une crêpe ça serait top. On obtient les dernières bigout : jambon-fromage. Et ça fait autant de bien qu’elles sont bonnes.

L’heure est aux Pixies, je suis crevée, je vais aller à la Garenne me reposer un chouille avant. Là, je ressens bien les 3 jours et plus passés à Carhaix, ça devient dur. Je me pose et me repose. De loin, les Pixies ça donne. Je n’ai pas le courage de m’approcher, je me réserve pour les Dionysos de fous. Je croise Thomas après qui est crevé : il a fait des slams, était tout devant et a paumé son téléphone. Il est heureux comme jamais : l’effet Pixies.

Un peu avant minuit, des « poc » se font entendre. Le feu d’artifices d’anniversaire débute. On se rapproche, c’est magique. Ils n’ont pas lésiné sur les moyens, ce n’est pas un feu d’artifices de kéké ça ! La musique de Yann Tiersen pour accompagner les fusées, puis de la zik bretonne pour clore l’ensemble. On a bien fait de rester. Et ce n’est pas fini.

Les Dionysos entrent en scène. Tout le monde est fatigué. Il est, pour moi, hors de question de ne pas les voir. C’était pour moi le concert immanquable du dimanche. Et il le fut, dans tous les sens du terme. A quoi se dope-t-il ? C’est dingue l’énergie qu’il dégage, et la force sur scène. Il donne tout, il se donne. Matthias est un grand dingue. On hurle avec lui (et avec ce qu’il me reste comme voix) « ta gueule le chat ! » de toutes nos forces. Il est plus de minuit, mais le public est encore là !! Je quitte le site avec « when I was young I was a Jedi» en fond sonore, c’est chouette la vie quand même, non ?

Première fois que je fais un festival des VC en entier, pourrais-je encore ne revenir que pour une ou deux journées ? Pas si sûr… Ce qui est sûr c’est : rendez-vous à l’année prochaine !!

Le Mister Dimanche sera le mec qui m’avait aidé à porter le Gwendal bien atteint le vendredi soir, que j’ai recroisé à la Garenne. On a re-discuté vite fait, il le mérite vraiment ce titre.

Phrase du jour : « T’as vu Gaëlle : j’ai tenu les 4 jours ! » Maman (et bravo ! pour une première fois c'est niquel!)