Bilan sportif annuel

L’année française sportive aura été riche en émotions. Positives comme négatives. La preuve encore s’il en fallait que les sports en général restent indispensables aux loisirs des français qui s’y accrochent pour se changer les idées, oublier parfois la vie pendant 10 secondes ou 90 minutes, ou tout simplement vibrer. Rétrospectives de vibrations.

La fabuleuse aventure de Luc Alfan, ou comment l’un de nos meilleurs skieurs français qui remporte le Paris Dakar… Là aussi, l’histoire semble digne d’un conte de fée, comme quoi il faut garder ses yeux d’enfant plein d’insouciance, et tout est possible.

La suprématie indiscutable de Lyon dans un Championnat de Football Français presque habitué à la victoire (cinq d’affilée) du club qui dépasse l’entendement. Lyon, club désormais mythique. Et Mauresmo qui remporte Winbledon, 81 ans après Suzanne Lenglen. Elles sont désormais deux françaises dans l’histoire du tournoi. Les handballeurs tout bleus deviennent champions d’Europe. Sans compter sur ces trois mecs, Baugé, Bourgain et Tournant ramènent le titre mondial sur piste de la vitesse par équipe. Jeannie Longo, à 47 ans, remporte son énième titre national au contre la montre, serait-elle immortelle ? Et puis, en athlétisme, Mehdi Bala et Marc Raquil sortent tout dorés, comme un marcheur venu d’ailleurs, que personne n’attendait, que personne ne connaissait : Yohann Diniz.

Sébastien Loeb qui gagne, le bras droit dans le plâtre, devant sa télévision, un nouveau titre de champion du monde. La scène est aussi surréaliste que lorsqu’il nous expliquait qu’il préparait les 24h du Mans sur sa console. Et dire que sa mère devait être rassurée pour une fois de le voir partir faire du vtt et non de la voiture… Il prouve que prendre de l’avance dans les temps peut aider à finir Champion du Monde, assis dans son fauteuil.

Cette année encore, Laure Manaudou explose toutes les statistiques françaises de natation. C’est au-delà du réel pour nous, spectateurs, qui voyons cette femme nager avec une facilité qui frôle l’insolence. Malgré tout ça, on retiendra l’esprit de Laure qui, au dépens de tout ce stress qu’on imagine, a pris le temps de marquer « Amore » dans le creux de sa paume pour penser à son amoureux. La sirène de l’année est française…

Reste un temps fort à côté duquel personne n’est passé : le 9 juillet 2006. D’abord cette épopée fantastique d’une équipe mise dès le départ comme perdante d’office (tiens, tiens, ça me rappelle une année 98…), qui, petit à petit fait son nid. Des matchs grandioses comme celui contre l’Espagne ou le Brésil pendant lequel les brésiliens ne comprenaient pas pourquoi Zidane ne portait pas le même maillot qu’eux. Et puis, l’explosion d’un nouveau, le fougueux n°22, Ribéry. Coaché par les meilleurs, cette Coupe du Monde aura été pour lui un stage intensif, plus enrichissant sans doute que plusieurs années dans un club de formation pour surdoués. Toute la France à savourer le plus possible les derniers matchs de Zidane qui survole tout pendant cette quinzaine. Jusqu’à cette finale du 9 juillet avec cette audacieuse, pour ne pas dire insolente, panenka, 100 minutes avant le drame. Mais si, rappelez vous : des maillots bleus levaient la Coupe du Monde de Football, mais pas ceux qu’on aurait voulu voir. Et puis, cette sortie d’une idole à laquelle même aucun scénariste de James Bond n’aurait osé imaginer. Une sacrée gueule de bois demeurera bien après le réveillon du 31 décembre. Car même en 2007, on ne sera toujours pas champions du monde.

Sportivement votre.