Giuly / Dhorasso : même combat d'incompris

Couple étonnant d’individus visiblement mal aimés. Le premier du sélectionneur français, le second de son propre entraineur. Deux incompris dans un sport semble-t-il de brutes.

Giuly Ludovic, 1.64m, 30 ans, court plus vite que son ombre. Il est au Barça depuis x années, et y a prouvé qu’il avait sa place parmi les plus grands et donc dans cette équipe. Comme Coupet il y a quelques temps, on se demande ce que Giuly doit faire pour aller jouer dans l’Equipe de France. La question est légitime : il est dans la meilleure équipe d’Espagne, est un titulaire reconnu et sans histoire. Pourtant, il a passé la Coupe du Monde non pas en Allemagne, mais en Australie. Peut être qu’il aurait pu être sélectionné après la blessure de Cissé s’il n’avait pas déjà été au pays des kangourous ? Qu’importe finalement, c’est du passé. Sélectionné 17 fois sous le maillot bleu (de la France), il n’a jamais démérité sa place. Problème de caractère peut être ? Pas de son côté si on en croit ses coéquipiers qui parlent sans se cacher de sa bonne humeur et de sa générosité sur comme hors du terrain. Sa non-sélection reste semble-t-il aussi un mystère pour lui si on en croit ses récentes interview où il confesse espérer encore pendant six mois une sélection avant d’arrêter d’y croire et d’en « souffrir ». SVP Raymond…

Dhorasso Vikash, 1.68m, 33 ans, une coiffure de Playmobil. Autre énigme donc. Son entraineur justifie son absence sur le terrain par une raison médicale. Mais Vikash s’insurge : il va très bien ! Contrairement à Ludo, lui était au mondial, mais frustré d’avoir « l’impression de ne servir à rien » quand on ne joue qu’une vingtaine de minutes dans la compétition. Relégué en CFA par son entraineur, il craque et demande des explications franches. Pour lui aussi, les performances sportives ne sont pas contestées, ses passes décisives faisant taire la plupart des récalcitrants. Ses vidéos ont fait polémique certes, mais pas longtemps, et ne concernaient en aucun cas le PSG. Il pourrait se déclarer candidat aux présidentielles qu’il semblerait difficile que sa situation dans le club s’empire…

Visiblement les règles du foot hors terrain sont plus complexes que le hors jeu puisque même les joueurs ont du mal à les comprendre !

Depuis des années on entend parler de changements de club et d’argent sans forcément entendre les joueurs donner leurs avis. Comme si les entraineurs avaient les pleins pouvoirs. Mais voilà, dans le lot, il a des exceptions. Tel Coupet au moment de la Coupe du Monde qui se demandait ce qu’il lui fallait de plus qu’un multi-titre de champion de France pour être le titulaire, Giuly et Dhorasso ne veulent eux non plus se laisser faire. Au risque de ne rien arranger, mais au bénéfice possible de tout changer.

Et puis, il faut bien avouer que quelque part c’est assez rassurant de voir qu’il « reste » des sportifs qui ne réclament non pas des augmentations de salaires, mais de temps de travail ! Le foot n’a pas fini de nous surprendre…