La Séance d'un Rêve

Film de Michel Gondry, avec Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Miou Miou et Alain Chabat.

Je suis donc allée hier voir ce film autant pour le premier que pour le dernier.

Pour Michel donc, parce que j’ai été de ceux et de celles qui ont été scotchés par Eternal Sunshine of the Spotless Mind, par sa poésie et pour ses émotions. Film dont la première phrase est « Pourquoi je tombe amoureux de toutes les femmes qui me prêtent un petit peu d’attention ? », et se termine par : « Ca y est, j’ai trouvé : je te trouvais peut être cinglée, mais tu me faisais craquer ». Comment pouvais-je y résister ? Entre l’enfant dans un corps de grand, l’attardé de vision ‘adulte’ du monde, le poète moderne, le fou dans Rubrique à brac qui se prend pour Napoléon ; il y a Michel Gondry.

Pour Alain aussi, mais parce que. Je ne peux pas dire plus que je le considère comme un maître ... Donc parce que.

Me voilà donc, avec une attente assez forte, incluant le désagréable risque d’être déçue.

L’univers de Gondry est aussi incroyable que difficile d’accès. Je ne suis pas la première à le dire, mais il faut le reconnaître une fois de plus : avec ce film il confirme sa singularité. C’est un imaginaire venu d’ailleurs. Il faut accepter de jouer le jeu, de rentrer dans son monde à lui. Une fois dedans, c’est magique.

Commençons par le moins bien. Il y a un point noir dans ce film. Ce ne sont ni les acteurs, ni le réalisateurs qui sont en tort. C’est celui qui a eu l’idée de doubler le film. Le film a été, me semble-t-il réalisé en français, mais la post synchro qui a été faite est horrible. C’est la seule chose que l’on peut reprocher à ce film. Et quel dommage !

Passons maintenant au cas des personnages/acteurs. Alain Chabat d’abord, qui campe un collègue de boulot aussi lourd que vulgaire. Il est celui qui nous fait rire, qui nous empêche de prendre trop au sérieux le film, il nous sert de « détendeur de pression » comme aurait pu l’imaginer Michel Gondry. Toujours ultra crédible, il donne à l’histoire la crédibilité qui lui manquait pour qu’elle ait lieu dans notre société. Finalement, il est le seul personnage ancrée dans la réalité. Mais bon, c’est un beauf de base qui rêve de sourire seul sur un banc en pensant à son carnet de bal quand il sera vieux.

Miou-Miou joue le rôle de la mère de Gael. Rôle aussi discret que celui de la mère du personnage dans sa jeunesse, Gael ayant choisi dans le film d’aller avec son père au Mexique quand ses parents ont divorcé. Deux Miou est impeccable et pleine de tendresse.

Charlotte Gainsbourg joue le rôle de la princesse charmante de Gael. Elle est Stéphanie, il est Stéphane, tout semble écrit. Et pourtant, son voisin va lui donner du mal : un malentendu de départ et elle devient tout sauf charmante. Elle passe par tous les sentiments envers lui. De la pitié d’abord, de l’inquiétude, de la méfiance puis de la compassion et enfin de la compréhension envers lui. Ici, elle n’est pas forcément la fille aussi gentille que d’autres films ont pu donner d’elle, elle s’avère même redoutable dans ses agressions loin d’être tendres !

Quant à Gael (allez, ne faisons pas de chichis, on a le même prénom !), c’est autre chose. Je ne connaissais sa bouille que dans les magazines, je n’ai même pas vu les Carnets de voyage ! Il n’était donc pour moi qu’un brun parmi d’autres (bruns forcément, vous me connaissez…). Mais là, depuis ce film, il a changé de dimensions. Je dois bien l’avouer, il est plus qu’un brun de base ! Je comprends aujourd’hui les remarques, les onomatopées, les yeux qui brillent des copines quand apparaissait sa bouille… je suis dorénavant atteinte de la même maladie !

Un accent irrésistible, un regard de braise, et puis, forcément, le rôle d’un mec complètement dans ses rêves, complètement à l’ouest, complètement irréel aussi, complètement chocoprince quoi !

C’est un film sur les rêves, et sur la réalité, les deux étant mélangés dans une seule tête. Encore que. Finalement dans ce film, on ne sait pas où l’on est, dans une caméra de vidéo surveillance, dans la tête du personnage, dans celle du réalisateur ? Tout juste si on se rend compte que ce qu’on voit n’est pas crédible. J’y ai cru à son monde, j’ai adoré les effets spéciaux à deux balles, vous savez comme on a tous voulu en faire quand on était petit et qu’on jouait à « on fait comme si » : La mer en cellophane, les tracteurs qui reconstruisent tout filmés image par image, les immeubles en carton qui bougent avec le vent…

Et il y a le double effet kiss cool. On sort de là, la tête ailleurs, mais le retour à la réalité n’est pas simple. Les voiture qui roulent là à côté de moi, pourquoi ne sont-elles pas en paille ? Et puis, les essuie-glaces ne devraient-ils pas peindre en rose mon pare-brise normalement ? On cogite sur ce que l’on est, sur nos rêves, sur nos ambitions, sur notre façon de vivre aussi. Et si nous avions tout faux et que seul Michel Gondry détenait toute la vérité et essayait de nous le faire comprendre dans ses films ?

Comments

[Sandy]

ah je suis contente de voir que ton avis sur ce beau brun a changé!! ça me rappelle moi quand je suis allée voir carnets de voyage! toutes les filles étaient dingues de lui et je me suis dit ce que tu t'es dit avant de le voir jouer!! si tu n'as pas vu carnets de voyage, je te le grave et je te le file, c'est un chef d'oeuvre!!! et gaël,il est...beau!!! mais tu sais quoi? il paraît qu'il est super petit!! j'hésitais à aller voir le film, les critiques étant parfois assez sévères mais vu ce que tu dis, et surtout pour gaël, je vais me laiser tenter! enfin jusque là les cinés près de chez nous ne le diffusaient pas! je vais voir ce qu'il en est!!