[soupir]

Dis moi que toi aussi tu sais pas trop où tu en es dans tes révisions, que t’as l’impression d’avoir beaucoup bossé. Parce que, quand même, tu as eu 15 jours de vacances de noël que tu as transformé en planning de choc avec une organisation qui démarrait au premier coup de réveil le lundi 19 ; et que ton réveil, celui qui t’a glissé ces mots doux tous les matins, n’a pas eu un jour de pause et que pour l’instant il n’a pas exigé un jour de repos puisque toute l’année il ne sert pas comme le week end tu ne le mets jamais en route. Que la semaine de vacances retirée à la Toussaint pour te donner (cadeau donné généreusement par les professeurs) une semaine nommée « de révisions » sur l’emploi du temps officiel n’a pas non plus été chômée.

Véro avait une fois de plus raison : de toute façon c’est pas mieux que l’an dernier, à la place on passera 3 semaines à bosser au lieu de 2, c’est tout. J’ai travaillé, pas mal, par rapport aux autres années je pense que j’ai fait au moins autant, mais il y a cette impression de pas savoir tant de choses finalement par rapport aux trois gros classeurs qui renferment toutes les informations que tu essaies de mémoriser d’accord, mais aussi de comprendre. Et ce depuis trois semaines !

Et là tu te dis que de toute façon c’est sans doute pareil tous les ans, il y a les mêmes impressions qui reviennent le week end avant chaque série d’exam, parce que ça signifie que le stress débarque. Sauf que là, c’est vendredi soir, et que c’est un peu tôt dans ton timing pour l'arrivée des angoisses pré-examen. Oui parce que ton planning n’avait pas prévu que ça serait avant samedi soir au plus tôt… Alors tu restes regarder tes classeurs, ta chambre en bordel et que oui papa c'est le box, mais c’est parce que je suis en révision… (ce statut doit bien servir un peu…) Tu as ta radio qui passe les infos du foot et là tu t’en fout, même si c’est pour te parler des matches de ta Bretagne, rien à foutre… Parce que tu es comme la fille de la chanson, un peu larguée, un peu seule sur la terre, mais que tu te dis que de toute façon tu auras beau chercher des solutions : lundi viendra quand même !

Alors bon, tu restes plantée là, et tu tapes, sans même savoir où ça va te mener, mais tu tapes parce que tu sais que c’est un truc qui te plaît : écrire ça ne fait pas oublier, mais ça te fait accepter des situations. Et puis parce que ça te rassure, et que ce soir tu n'as qu'un besoin, être rassurée. N’empêche que la transfection et l’opéron lactose ne seront pas demain matin tes amis, parce que tu ne comprends toujours pas leur régulation, et ça ce n’est qu’un détail des énigmes scientifiques que tes profs t'ont fait noter à ton insu pendant un semestre parce que toi pendant que ton bras notait tout ce qui passait, tu préférais vivre, regarder à côté (en bas à droite de l'amphi...), rire, respirer, sans te concentrer sur les mots des profs qui n'étaient finalement que le prétexte pour que tu te retrouves avec tes potes tous les jours. Et là, tu te dis que ce genre de prétexte tu en reprendrais bien encore pour dix ans…

Pendant ce temps là, ton inconscient (qui ne t'aide pas à taper puisque ton conscient le fait) te rappelle que lundi c'est le premier jour des exams, et que tu manques trop d'assurance en tes connaissances du moment pour pouvoir te permettre de rester là, à ne rien faire, ou plutôt à faire ce que tu aimes mais qui n'est pas très utile dans la préparation partielienne... Alors tu te demandes si ce soir tu dois rester dans ta chambre à bosser, ou si quand même vu le travail fait aujourd'hui tu ne pourrais pas te permettre d'aller voir Sex and the city... La bonne conscience qui se bat contre la mauvaise, c'est très courant en cette période, mais c'est très déstabilisant... et si tu appelais ça le doute ?